- mécompte
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• mesconte v. 1200; de l'a. fr. mécompter « se tromper », de mé- et compter1 ♦ Vx Erreur dans un compte, un calcul.2 ♦ (1664) Mod. Erreur de conjecture, de prévision; espoir fondé à tort. ⇒ déception, désillusion. Essuyer de graves mécomptes. « Je m'attends aux faux pas, aux embûches, aux mécomptes » (Duhamel).mécompten. m. Espérance trompée, déception.⇒MÉCOMPTE, subst. masc.A. —Vieux1. Compte inférieur à celui qu'on estimait et qui procède généralement d'une erreur de calcul. Il y a du mécompte dans votre calcul. J'ai recompté ce sac, il y avait du mécompte (Ac. 1798-1878). Thomas Montaigu (...) recruta en Angleterre une armée (...). Il trouva des archers à sa suffisance; quant aux chevaliers et aux hommes d'armes, il eut du mécompte (A. FRANCE, J. d'Arc, t.1, 1908, p.124).2. Rare. Erreur d'appréciation, de prévision, de conjecture. Les philosophes (...) toujours superbes, toujours présomptueux malgré leurs mécomptes, dédaignent, comme de petits génies, ces hommes, enfermés dans l'étroite sphère de leur spécialité (PROUDHON, Créat. ordre, 1843, p.11).B. —Espérance déçue. Synon. déception, désillusion; anton. espoir. Avoir, produire du mécompte, s'exposer à des mécomptes. Toutefois, s'il se faisait des illusions à cet égard, il avait assez éprouvé de mécomptes pour se montrer timide (TOEPFFER, Nouv. genev., 1839, p.426). Je ne vous donne aucune promesse. Vous vous exposeriez à d'horribles mécomptes si vous vous imaginiez que nous sommes fiancés (MONTHERL., Démon bien, 1937, p.1294):• ♦ ... il commençait à parler de politique, à déblatérer contre le gouvernement et contre les Juifs; il rendait Dreyfus responsable de ses mécomptes universitaires.ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p.1221.Prononc. et Orth.: [
]. Ac. 1694 et 1718: mescompte; 1740: mecompte en vedette, mé- dans le texte; dep. 1762: mécompte. Étymol. et Hist. 1. a) 1er quart du XIIIe s. «erreur dans un compte, dans un calcul» (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 55, 6 ds T.-L.); b) 1258 «erreur (en général)» (ALEXANDRE DU PONT, Mahomet, éd. Y. G. Lepage, 1152); 2. 1680 «erreur de conjecture, de prévision» (Mme DE SÉVIGNÉ, Corresp., 6 oct., éd. R. Duchêne, t.3, p.32); 3. 1690 «espérance déçue, désillusion» (FUR.). Déverbal de mécompter. Fréq. abs. littér.: 166.
mécompte [mekɔ̃t] n. m.ÉTYM. XVIIe; mesconte, fin XIIe; subst. verbal de l'anc. v. mécompter « se tromper », comp. de compter, et du préf. mé-.❖1 (Fin XIIe). Vx. Erreur dans un compte, un calcul. — Spécialt. Ce qui manque à un total, à une somme pour être juste.1 (…) il trouvait toujours du mécompte à son fait.La Fontaine, Fables XII, 3 (→ Calculer, cit. 3).2 M. de Vendôme, qui était un des coupeurs (au lansquenet), eut dispute avec un autre sur un mécompte de sept pistoles.Saint-Simon, Mémoires, I. XV.2 (XIVe). Vieilli. Erreur de conjecture, de prévision; espoir fondé à tort ou avec excès sur qqn ou qqch. ⇒ Calcul (faux).3 Ce qui fait le mécompte dans la reconnaissance qu'on attend des grâces que l'on a faites, c'est que l'orgueil de celui qui donne et l'orgueil de celui qui reçoit ne peuvent convenir du prix du bienfait.La Rochefoucauld, Maximes, 225.♦ Mod. Déception, désillusion. || Cet échec a été pour lui un grave, un terrible mécompte. || Essuyer, supporter des mécomptes.4 (…) sa haine contre tout ce qui s'élevait légitimement, accrue de tous ses mécomptes.Balzac, Mme de La Chanterie, Pl., t. VII, p. 237.5 Ce n'est pas le bonheur avec les femmes qui apprend à les connaître, ce sont les mécomptes.Paul Léautaud, Propos d'un jour, p. 36.6 J'ai pesé, prévu maintes choses. Je m'attends aux faux pas, aux embûches, aux mécomptes.G. Duhamel, Salavin, Journal, 7 janv.
Encyclopédie Universelle. 2012.